Durant les premières années d’éducation bilingue de nos deux enfants, j’ai eu de nombreux moments de doute par rapport à cet engagement. Dois-je maintenir cet engagement ? Est ce que je continue à m’évertuer à essayer d’élever mes enfants dans une approche bilingue ? Donc oui, le doute s’est installé, il est toujours présent par moment, mais progressivement il s’est atténué.
Accepter que cela ne se passe pas aussi simplement que prévu
Quand vous vous lancez dans l’aventure de l’éducation des bilingues, vous savez que vous vous engagez dans quelque chose de tendu. Vous l’avez en tête, vous vous êtes posé mille questions, puis finalement vous vous dites que ça va le faire.
Puis une fois que tout est lancé, vous vous rendez compte que cela ne se déroule pas exactement comme prévu.
C’est juste un petit chouia différent de votre plan initial. Votre enfant ne va pas parler aussi vite, aussi bien, aussi parfaitement la langue minoritaire que la majoritaire.
Et cet élément va vous questionner, va semer le doute chez vous.
En toute honnêteté, ici il n’y a pas de solution miracle, enfin si, une seule, accepter que le chemin soit long.
La récolte des fruits sera peut-être longue à venir
L’acceptation des difficultés, que les choses ne se déroulent pas comme vous le voulez, ne doit pas être juste basé sur un vague espoir pour un lendemain meilleur. C’est avant tout basé sur le fait que l’éducation bilingue aboutit sur un temps qui est long, très long. On peut parler en années (vous avez vu, j’ai mis un S à année), voire en dizaines d’années pour voir le résultat sur nos enfants et comment cela s’intègre dans leur vie.
Donc oui, vous allez accepter ces difficultés en vous disant que sûrement cela ira mieux ou répondra à vos attentes dans X années.
La persévance est vraiment un outil qui va sous soutenir dans ce cadre là ! Vous trouverez plus de détail sur cet excellent article
Avoir conscience du chemin
Oui, l’aboutissement va prendre des années mais cela ne vous empêche pas de voir le bon côté au quotidien. Ce serait vous mentir et me mentir à moi-même que dire : “vous verrez, les résultats seront présents et visibles très rapidement.”
Je vous narre ici un épisode de la semaine qui vient de s’écouler, enfin plutôt la conclusion. Pour des causes de boulot, je n’ai pas été énormément présent auprès des enfants. Donc l’exposition à la langue grecque a été limitée.
Je vous le donne en mille, les enfants ont basculé majoritairement en français pour échanger à mon retour, même avec moi (papa chouette). Redonner le cadre et l’exigence m’a pris plusieurs jours et beaucoup d’énergie. Voilà, le chemin est long, le chemin est beau, mais cela reste un long chemin !
La perfection tu ne chercheras pas à atteindre
Dans la catégorie des doutes – et je peux vous dire que le chemin des belles intentions en est pavé – celui concernant la perfection m’a longtemps questionné.
– Comment faire pour qu’ils parlent comme des natifs du pays ?
– Comment faire pour qu’ils aient l’accent parfait ?
– Comment faire pour qu’ils soient aussi à l’aise dans les deux langues ?
Il me semble que, comme dans la plupart des domaines, la perfection n’est qu’un idéal, une cible, et pas une réalité que l’on doit forcément atteindre. Si on attend que tout soit parfait pour se lancer, je crois qu’on attendra toujours. De même, si on espère devenir un professeur chevronné avant de transmettre sa langue à son enfant, on risque de le voir quitter la maison avant d’avoir démarré…
A bon entendeur, salut. 😉