Les Chouettes Bilingues

Accompagner les parents et les enfants dans l’éducation bilingue

Comment aider votre enfant bilingue avec ses deux trucs !

Exposition et besoin, deux élements clefs pour l'apprentissage d'une nouvelle langue pour des enfants bilingues

Au moment où nous avons fait le choix de parler une seconde langue à la maison, nous nous sommes posés la question de la meilleure façon de le faire. Combien de temps ? Qui ? Dans quel cadre ? Dans quel contexte ? En public ? En privé ? En famille ? 

Plus nos questionnements se précisaient et plus nous trouvions des éléments pour nous aider. C’est comme ça que nous avons découvert les deux éléments clefs nécessaires à l’acquisition d’une nouvelle langue : l’exposition et le besoin.

L’exposition à la langue – clef de voute de l’acquisition par les enfants d’une nouvelle langue

Commençons par l’exposition, qui correspond simplement au volume de temps auquel l’enfant est exposé de façon quotidienne. 

Plus le volume d’exposition à la langue non dominante est important, plus l’enfant va acquérir du nouveau vocabulaire, de la syntaxe, des automatismes dans cette langue. 

La contrepartie est aussi importante à avoir à l’esprit : plus faible sera l’exposition à la langue, plus faible sera l’acquisition. On ne peut attendre d’un enfant qu’il parle une autre langue si il n’est exposé que quelques minutes par jour à la nouvelle langue.

On rejoint ici les objectifs que nous nous fixons en tant que parents pour les enfants. 

Souhaite-t-on qu’ils évoluent parfaitement dans la langue ? Est-ce ok si ils comprennent uniquement ? Est-ce ok si ils ne savent pas lire la langue non dominante ? … 

L’exposition peut prendre plusieurs formes, aussi bien pour alimenter de différentes façons les enfants, que pour proposer quelques ressources aux parents :

– Discussion avec la famille

– Histoires audio 

– Communauté dans la langue non dominante

– Jeux … (On consacrera d’autres articles à tous ces différents moyens !)

Dans notre quotidien à nous, famille Chouette, les enfants sont à l’école ou chez la nounou de 8h à 17h en moyenne, dans les deux cas, c’est dans la langue majoritaire.
Ils dorment environ 11h par nuit (enfin on le souhaite 😉 ). Donc sur une journée de 24h, il ne reste plus que 4h pour exposer les enfants à la langue non dominante, plus les weekends et les vacances pour maximiser ce volume d’exposition. Il s’agit donc de bien « optimiser » ces heures, ces moments, pour en faire des temps d’exposition, mais aussi des temps de partage et de plaisir.

Le besoin, condition nécessaire pour que l’acquisition d’une nouvelle langue fasse sens

Le deuxième élément clef est le besoin d’acquérir la nouvelle langue pour les concernés, nos chères petites têtes blondes. Si les enfants sont exposés à une nouvelle langue mais que celle-ci n’est pas mobilisée dans le quotidien, s’ils n’en ont pas la nécessité, l’acquisition sera très compliquée. 

Cela veut donc dire qu’il faut donner du sens et du contexte pour que les enfants comprennent l’enjeu qu’il y a à maitriser cette nouvelle langue. 

Et non, apprendre pour faire plaisir à papa ou maman ne représente pas un « besoin » ni un enjeu suffisant 🙂  Côté parents, le besoin peut se créer de plusieurs façons, mais il faut impérativement trouver le moyen de rendre nécessaire l’usage de la langue pour avancer.

Par exemple :

– N’avoir le droit de parler que dans une langue à la maison (et s’ils refusent, ils ne pourront rien exiger (euh demander ) ) 

– Être dans un environnement où les personnes ne parlent que la langue minoritaire (rassemblement communautaire, école de langue, séjour dans le pays…) 

– …

Et nous, de notre côté ?

À la maison, les enfants savent qu’on parle les deux langues, puisqu’ils m’entendent parler avec Maman Chouette en français. Ils ont donc bien conscience que je maitrise les deux langues. Naturellement, ils vont être tentés de me parler en français. Sauf si régulièrement, je leur rappelle qu’ils ne peuvent échanger avec moi qu’en grec et obtenir éventuellement ce qu’ils veulent, que ce soit une réponse, un échange, un câlin… C’est la langue d’échange avec Papa Chouette. Pour l’instant du moins, avec les petites Chouettes de 3 et 5 ans, ça fonctionne. Ils froncent parfois le nez ou soupirent un peu, mais ils passent en grec et traduisent leur phrase pour demander quelque chose à Papa Chouette. Et c’est même de plus en plus spontané.

Un autre élément qu’on a mis en place : lors des repas, tout le monde parle en grec y compris avec Maman Chouette, depuis maintenant un an. Sinon motus et bouche cousu. Les enfants aiment bien parler, ils ne peuvent pas s’en empêcher longtemps, ils vont donc parler en grec pour pouvoir s’exprimer, même si certaines fois ils vont essayer de contourner tout ça !

Ce que j’aime beaucoup à travers ces deux éléments clefs, c’est que c’est simple à comprendre, il n’existe pas mille paramètres à mettre en œuvre pour que la mayonnaise prenne. 
Par contre, le « comment on le fait », c’est une autre histoire. 


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